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Casa-Settat: Comment amortir le choc sur les TPE/PME

13 mai 2020 L'Economiste

Appui financier, exonération ou report des charges sociales et fiscales, soutien à l’emploi... Voilà ce qu’attendent les chefs d’entreprises pour amortir le choc Covid-19. Les mesures prises jusqu’ici sont à leurs yeux «peu ou pas suffisantes». En effet, 71% des entrepreneurs considèrent que ces mesures d’appui sont peu à non suffisantes.

C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par la Chambre de Commerce, d'Industrie et de Services de Casablanca-Settat (CCISCS) auprès de 733 entreprises membres relevant des secteurs du commerce, de l'industrie et des services. Objectif: sonder les préférences des professionnels en matière de mesures d'appui pour une sortie de crise. Bien évidemment, l’appui financier arrive en tête des mesures souhaitées (24,5%).

Cet appui financier se décline, selon les résultats de l’enquête, sous plusieurs formes, dont les emprunts bancaires à taux réduit (entre 0 et 2%), qui  recueillent la préférence des chefs d’entreprise (46%). Ils sont  suivis par le report des échéances de crédit sans charges supplémentaires (22%), l’assouplissement des conditions d’accès au financement (19%) et de garantie bancaire (11,7%).

Autre mesure phare préconisée par les professionnels: l’exonération des charges fiscales. En effet, 43% des chefs d’entreprises souhaitent un rééchelonnement fiscal sur une durée de plus de 3 ans, 33% pour une durée de 3 ans et 24% des professionnels souhaitent un rééchelonnement fiscal sur 2 ans. Les professionnels souhaitent également une exonération totale des taxes locales au titre de l’année 2020 (69%), un rééchelonnement sur 3 ans (18,5%) ou sur 2 ans (12,5%).

Par ailleurs, l’ensemble des entreprises tous secteurs confondus ont été impactées par la crise, selon le sondage de la CCISCS, mené sur le périmètre de la région Casa-Settat. En effet, près des trois quarts des entrepreneurs déclarent une baisse de chiffre d’affaires de plus de 50%, près de 15% estiment la baisse entre 25 et 50% et 11% à moins de 25%.

La baisse des ventes (30%), le non paiement des factures des ventes (20%), des difficultés de trésorerie (17%) figurent parmi les principales incidences de la baisse d’activité. S’y ajoutent la baisse d’approvisionnement (9,8%), celle des investissements (9%) ainsi que l’absence de main d’œuvre et autres (14,2%).

Au-delà de cette période de confinement, il va sans dire les chefs d’entreprises sont peu optimistes pour l’exercice 2020 dans sa totalité. Près de 57% estiment en effet que leur activité accusera une baisse de 50%. Pour 18% de l’échantillon, cette baisse sera de l’ordre de 30 à 50% et presque autant (17,6%) l’estiment entre 10 et 30%.

Pour mesurer l’impact de l’épidémie, la CCISCS avait mené, rappelons-le, une autre enquête (cf. édition du 30 avril 2020) qui a abouti sur un rapport regroupant les recommandations des professionnels, secteur par secteur. D’ailleurs, les grandes lignes de ce rapport rejoignent en quelque sorte les résultats de cette enquête.

En effet, à la tête des recommandations des professionnels, figuraient la prorogation jusqu’à la fin de l’année du moratoire sur le remboursement des échéances de crédit ainsi que l’octroi de prêts sans intérêt ou avec un taux très faible, pour pouvoir payer les fournisseurs.

Les professionnels demandent également une révision des taux d’intérêt actuels des crédits Damane Oxygène (fixé à 4%) et appellent à mettre en place des mécanismes capables d’assurer un niveau minimum de demande intérieure et sauvegarder le pouvoir d’achat.

La région de Casablanca-Settat pèse pour le tiers du PIB marocain, avec 32,2%, ce qui laisse entrevoir l’impact de cette baisse sur l’ensemble de l’économie nationale. Ce territoire est considéré le plus dynamique à l'échelle nationale, avec un taux d’activité avoisinant les 50 %. En effet, tous les secteurs d’activités y siègent: Industrie, services, agriculture, BTP, tourisme, immobilier, artisanat, développement durable, pêche ...

La région dispose aussi du tissu économique et industriel le plus dense, localisé en grande partie à Casablanca qui accueille de grosses industries (cimenterie, raffinage de sucre, production d’électricité, sidérurgie, agroalimentaire…), en plus de nombreuses zones et plateformes industrielles Intégrées (P2I).

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