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Chakib Alj : Sans le capital humain, la chane économique ne pourra pas aller de l’ avant

1 oct. 2020 Libération

La loi de Finances 2021 « doit instaurer les bases d’une économie compétitive et résiliente et surtout intégrer la dimension sociale », a déclaré le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj. Le patron de l’organisation patronale s’est ainsi exprimé lors d’un point de presse tenu récemment et consacré à la présentation des propositions de la CGEM pour la loi de Finances (LF) 2021. Des propositions dont la préparation n’a pas été chose facile, a concédé Chakib Alj dans son discours d’ouverture. D’autant plus que « le contexte actuel, lié à la pandémie du Covid-19, tire tous les indicateurs vers le bas : déficit budgétaire, repli de la croissance, faiblesse des investissements et perte d’emploi », a-t-il souligné. Et que « l’incertitude de l’évolution de cette pandémie rend l’exercice encore plus difficile », a-t-il ajouté.

zConscient que les propositions du patronat marocain constitueront un défi pour le budget de l’Etat, Chakib Alj affirme qu’« elles sont nécessaires pour que les entreprises se relèvent de cette crise. Autrement, nous risquons de les voir disparaître ainsi que les recettes fiscales qui vont avec ». Comme pour souligner la gravité de la situation actuelle, il prévient : « La crise porte et portera beaucoup de préjudices à nos entreprises et à la pérennité de l’emploi ». Pour autant, il ne s’enfonce pas dans un pessimisme profond, expliquant que « le discours de Sa Majesté le Roi que Dieu L’assiste, à l’occasion de la Fête du Trône, a insufflé une dynamique largement saluée par les acteurs économiques, notamment à travers l’injection de 120 MMDH dans l’économie nationale ». Rappelons à ce propos que cette enveloppe vise à stimuler la relance économique à travers la création du fonds d’investissement stratégique pour servir d’appui aux activités de production et de soutien à la capitalisation des TPME, d’accompagnement et de financement des grands projets d’investissement public-privé. Ainsi que par la généralisation de la couverture sociale à l’ensemble des Marocains à l’horizon 2025.

S’exprimant sur la préparation des propositions de la CGEM pour la LF 2021, Chakib Alj a confié que la Confédération s’est basée sur sa vision de la relance de l’économie nationale « tout en intégrant les Hautes orientations Royales » afin de construire sa feuille de route pour la LF 2021. Une vision articulée autour de cinq priorités. Ainsi, il a d’emblée indiqué que la CGEM a choisi de placer le maintien des acteurs encore en activité au cœur de ses préoccupations, estimant qu’en dépit du contexte très délicat marqué par le manque de visibilité, « ils se sont battus pour assumer leur responsabilité de maintenir l’emploi ». Pour Chakib Alj, il est évident que la résilience de l’économie marocaine tient à la survie de ces acteurs que « nous devons soutenir plus que jamais à travers des mesures audacieuses leur accordant un carnet de commandes stable et des aides ou incitations leur permettant de renforcer leurs capacités productives actuelles ». Sur ce même point, le président de l’organisation patronale a en outre estimé que « l’accélération de la capitalisation des entreprises est aujourd’hui plus qu’une exigence. C’est une nécessité ».

L’autre priorité que s’est fixée la CGEM concerne l’allégement des conditions pour les opérations de structuration et d’apports en capital. Chakib Alj est persuadé qu’il « permettra de faire émerger une nouvelle génération d’entreprises solides, compétitives qui pourra porter les projets industriels de substitutions aux importations et le Made in Morocco ». Sachant que la trésorerie des entreprises pâtit fortement de la crise, le patron de la CGEM a jugé « logique et primordial de recouvrer les créances dues par l’Etat, avant de s’orienter vers d’autres financements » estimant à ce propos que la réforme de la TVA est un impératif majeur et urgent. Abordant le volet social, qui constituerait une grande priorité pour le patronat marocain et représenterait une part importante de ses recommandations, Chakib Alj a affirmé : « Sans le capital humain, la chaîne économique ne pourra pas aller de l’avant ». Ainsi, il a soutenu que « maintenir les emplois, encourager les recrutements, stimuler la demande,... sont au cœur de nos propositions pour cette LF 2021 ».

Mais de toutes ces priorités, il y en a une qui est vraiment capitale en ces temps difficiles. Il s’agit du renforcement de « la confiance avec l’Administration à travers une simplification des relations actuelles et une révision des procédures de contrôle». L’objectif étant de « permettre à l’entreprise de se concentrer sur sa mission première de création d’emploi et de valeur », a défendu le président de la CGEM. 

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