Partager

Inflation: Le stimulus budgétaire et monétaire aura un effet limité

26 janv. 2021 L'Economiste

Après une hausse de 0,2% en 2019, les prix à la consommation ont augmenté de 0,7% en 2020 selon le HCP et ils ne devraient pas sortir de ce régime à très court terme, la banque centrale prévoyant une inflation à 0,6% en 2021. Après le choc du coronavirus ayant conduit à une récession de 7%, l’activité économique restera morose pendant un temps.

Le retour au niveau d’avant pandémie dépendra entre autres de la rapidité de déploiement des vaccins et de leur efficacité. En attendant, la persistance de la crise et de nombreuses restrictions sur l’économie maintiennent la confiance des ménages et des entreprises au plus bas.

L’indice de confiance des ménages mesuré par le HCP s’est établi à 61,2 points au quatrième trimestre en légère amélioration par rapport au trimestre précédent mais, demeure à un niveau historiquement bas. Le niveau de l’indicateur reflète de fortes craintes liées au chômage, 85% des ménages anticipant une hausse  au cours des douze prochains mois.

Pas de quoi restaurer à très court terme leur foi dans l’économie. La persistance de la crise sanitaire pourrait accroître les dégâts dans le rang des entreprises et accélérer les défaillances. Une reprise rapide de l’activité est la solution la plus efficace pour restaurer le pouvoir d’achat des ménages et stimuler la consommation. Pour l’heure, elle continuera à pâtir de la crise sanitaire ce qui pénalisera aussi l’investissement des entreprises.

Ce contexte soutient le régime de basse inflation malgré les mesures budgétaires et monétaires qui visent à soutenir l’activité mais aussi à raviver l’inflation. Le gouvernement a déjà signé un chèque de 21 milliards de DH au profit de 6 millions de ménages pour soutenir la demande.

Toutefois, ces transferts publics ne compensent que partiellement les pertes de revenus. Certains observateurs critiquent la faiblesse des mesures en faveur de la demande. Sauf qu’en se focalisant sur le soutien aux entreprises, le gouvernement entend aussi préserver indirectement les emplois et donc le pouvoir d’achat des ménages.

La politique monétaire et la relance budgétaire contribueraient à stimuler l’inflation à 1,3% en moyenne en 2022 mais, ce niveau reste toujours éloigné de la cible de 2% de la Banque centrale. Avec la flambée de l’endettement pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire, un chouia d’inflation contribuerait à le réduire.

Donner un avis

Vous devez être connecté pour publier un avis.
Connectez-vous en cliquant ici ou avec votre compte de réseau social