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Le manque de trésorerie demeure un goulot d’étranglement majeur des entreprises en ce temps de crise

1 déc. 2020 Libération

En cette période de crise sanitaire inédite, «l’insuffisance de la trésorerie pour préserver l’emploi et l’activité, les perturbations chez les fournisseurs et l’accès difficile aux matières premières sont les principaux problèmes auxquels les entreprises doivent faire face», a souligné l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un nouveau rapport.

Selon l’institution onusienne, qui se base sur les résultats d’une enquête menée auprès de 4500 entreprises dans 45 pays, le plus grand problème des entreprises est l’interruption des flux de trésorerie. En effet, «plus de 85% des entreprises ont déclaré que la pandémie avait un impact financier élevé ou moyen sur leurs activités. Seulement un tiers des répondants ont déclaré disposer de fonds suffisants pour la relance», a souligné la FAO précisant que les micro et petites entreprises (99 salariés ou moins) sont les plus durement touchées par la pandémie de Covid-19. Dans son rapport, consacré à l’impact de la pandémie de Covid19 sur les entreprises, l’organisation internationale note en outre que «les restrictions imposées par les pouvoirs publics, les défis sanitaires et les répercussions économiques de Covid-19 compliquent encore la situation de nombreuses entreprises».

Selon le document, «78% des entreprises interrogées ont déclaré avoir modifié leurs activités pour les protéger de la Covid-19, mais trois quarts des répondants sont parvenus à continuer leurs activités sous une forme ou une autre malgré les mesures découlant des restrictions imposées par les pouvoirs publics». L’enquête menée entre mars et juin 2020, par des organisations d’employeurs et d’entreprises auprès de leurs membres, révèle aussi que «85% des entreprises avaient déjà pris des mesures pour protéger leur personnel du virus», a souligné l’institution internationale dans son rapport. Dans un communiqué publié récemment, la FAO ajoute que «près de 80% des entreprises ont déclaré qu’elles prévoyaient de maintenir leur personnel, une réponse plus courante parmi les grandes entreprises».

L’organisation a toutefois noté qu’environ un quart des répondants ont dit s’attendre à perdre plus de 40% de leurs effectifs. Selon la même source, pour l’avenir, il faut se préparer à des circonstances imprévues et atténuer les risques inhérents à une perturbation des activités commerciales.

L’agence des Nations unies affirme également que «moins de la moitié des entreprises interrogées disposaient d’un plan de continuité des activités lorsque la pandémie a frappé, un manque de préparation d’autant plus marqué parmi les micro et petites entreprises». Dans son rapport, il ressort en outre que seules 26% des entreprises sondées ont déclaré être entièrement assurées, plus de la moitié (54%) des entreprises n’avaient aucune couverture et que les entreprises de taille moyenne (entre 100 et 250 salariés) sont celles qui ont le plus souvent une couverture totale ou partielle. Mais dans un contexte de crise sanitaire et économique inédite, la FAO estime qu’«il est essentiel que les pouvoirs publics renforcent leurs mesures d’aide aux entreprises pour leur permettre de se relever».

D’autant plus que quatre entreprises sur dix ont déclaré ne pas avoir les fonds nécessaires à la relance des activités et que deux tiers des entreprises ont estimé que les fonds dont elles disposaient étaient insuffisants. Les auteurs du rapport précisent que ces problèmes de financement ont été signalés d’abord dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, ainsi que dans le secteur du commerce et de la vente au détail.

Il est à souligner que les données recueillies dans le cadre de cette enquête l’ont été auprès des entreprises membres des organisations d’employeurs et d’entreprises qui ont été interrogées sur la continuité de leurs activités, leur santé financière et leurs effectifs, a expliqué la FAO. 

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