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Nord/Textile: Une entreprise sur deux à l’arrêt

25 janv. 2021 L'Economiste

Un climat de crise pour les textiliens de la zone Nord. Le secteur, l’un des plus grands pourvoyeurs d’emploi de la région a perdu de sa superbe après une année 2020 entachée par la crise de la Covid-19.

Actuellement, près de 50% des entreprises sont actuellement en activité (sur environ 500 unités dans la région), «le reste est à l’arrêt», selon Kamal Mazari, président par intérim de l’Amith Zone nord. Les unités industrielles à l’arrêt ont cumulé des taux d’intérêts bancaires de 7,5% sur leurs lignes de crédit de fonctionnement, avec une surtaxe de 2% en cas de dépassement, laissant leurs fournisseurs impayés.

«Pour les entreprises en activité, cela se combine avec une réduction de 50% des effectifs en raison des mesures sanitaires» explique Mazari. Le tout dans une ambiance marquée, dès la fin 2019 par le blocage des remboursements de TVA.

Le secteur a encaissé de plein fouet les effets du confinement au Maroc et en Europe, son principal débouché. «Au nord, la situation est plus complexe, vu que la région est presqu’exclusivement tournée vers l’Espagne» explique Mazari. En effet, le Nord est la chasse gardée des opérateurs ibériques dont Inditex.

Le Maroc s’accapare en effet près de 12% de la production totale de ce géant (évaluée à près de 1,2 milliard de pièces par an), dont la part du lion est détenue par le Nord. «Un effort de diversification des clients est nécessaire pour permettre un développement plus harmonieux» avertit Mazari.

En effet, cette crise est le moment idéal pour réduire les risques de la dépendance d’un seul client en cherchant d’autres débouchés. D’autre part, afin de dépasser la crise actuelle, le président de l’Amith Nord propose d’autres mesures comme l’accélération du remboursement de la TVA et la suspension du paiement des cotisations de la CNSS sans pénalités de retard.

A ces mesures s’ajoutent la nécessité du report officiel de l’augmentation du Smig et l’alignement des taux des crédits de fonctionnement sur le taux bonifié de 3,5% comme Damane Oxygène. Afin d’adoucir la situation, Mazari demande aussi à ce que l’indemnité Covid soit réinstaurée de manière rétroactive, sans quoi, avertit-il, les entreprises auront à faire face à une cascade de procès de la part de leurs employés.

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